Extrémophiles

Ensemble réalisé pour la Maison de la réserve naturelle des gorges du Gardon
1/ Tardigrade
grès émaillé, cuisson raku

2/ Ver de pompéi
Faïence, cuisson raku nu, clous, feuille d’or

3/ Speotrechus mayeti vardonensis
Grès patine bronze

4/ Artemia salina
Grès enfumé, cristallisation au sel

5/ Elenophorus collaris
grès emaillé

6/ Crabe Yéti
Grès cuisson raku, Raku nu

7/ Epimeria rubrieques
grès emaillé

8/ Pseudoscorpion
Grès enfumé, oxyde de fer

9/ Eurythenes Plasticus
Porcelaine, plastique fondu

Un organisme est dit extrémophile lorsque ses conditions de vie normales sont mortelles pour la plupart des autres organismes. Le tardigrade par exemple est capable de résister à des environnements extrêmes, il survit de -273°C, soit le zéro absolu, et jusqu’à 340°C. Il est 11 000 fois plus résistant que l’homme aux rayons X et supporte des pressions 4 fois supérieures à ce qu’on trouve au plus profond de l’océan. Il survit aussi à la déshydratation, au manque d’oxygène, à des produits toxiques… Certains peuvent aussi se reproduire seuls si nécessaire.

Conçue au départ comme une expérience cathartique, cette série est un appel intérieur à la résistance, un encouragement à la résilience dans un monde ou les équilibres naturels sont si menacés. La beauté de ces organismes minuscules, pour la plupart invisibles à l’œil nu, si fragiles et si forts à la fois, m’a bouleversée. J’ai voulu rendre un hommage poétique au monde des invisibles, objet de répulsion et de fascination, et le plus souvent ignorés.

En tant que céramiste, j’y ai également trouvé un terrain d’expérimentation insoupçonné et prolifique. J’ai soumis les pièces aux éléments composant l’environnement de ces créatures : une cristallisation au sel pour Artemia salina qui vit dans des milieux ultra-salin ; une inclusion de clous et une finition à la feuille d’or pour le ver de Pompéi qui supporte des milieux chargés en métaux lourds ; un lit de cendres issues de sa propre cuisson au raku pour le tardigrade, etc.

Cette série intègre également trois des espèces protégées présentes dans le Réserve Naturelle Régionale des Gorges du Gardon : Speotrechus mayeti vardonensis, Elenophorus collaris et un pseudoscorpion.


Set made for the House of the Gardon Gorges Nature Reserve
1/ Tardigrade glazed stoneware, raku firing
2/ Pompeii worm Earthenware, bare raku firing, nails, gold leaf
3/ Speotrechus mayeti vardonensis Bronze patina stoneware
4/ Artemia salina Smoky stoneware, salt crystallization
5/ Elenophorus collaris glazed stoneware
6/ Yeti crab Raku firing stoneware, bare Raku
7/ Epimeria rubrieques glazed stoneware
8/ Pseudoscorpion Smoky stoneware, iron oxide
9/ Eurythenes Plasticus Porcelain, molten plastic

An organism is said to be extremophile when its normal living conditions are fatal for most other organisms. The tardigrade, for example, is able to withstand extreme environments, surviving from -273°C, or absolute zero, to 340°C. It is 11,000 times more resistant than humans to X-rays and can withstand pressures 4 times higher than those found in the deepest ocean. It also survives dehydration, lack of oxygen, toxic products, etc. Some can also reproduce on their own if necessary. Originally conceived as a cathartic experience, this series is an inner call to resistance, an encouragement to resilience in a world where natural balances are so threatened. The beauty of these tiny organisms, most of them invisible to the naked eye, so fragile and so strong at the same time, overwhelmed me. I wanted to pay poetic homage to the world of the invisible, an object of repulsion and fascination, and most often ignored. As a ceramicist, I also found an unsuspected and prolific field of experimentation there. I subjected the pieces to the elements composing the environment of these creatures: a salt crystallization for Artemia salina which lives in ultra-saline environments; an inclusion of nails and a gold leaf finish for the Pompeii worm which supports environments loaded with heavy metals; a bed of ashes from its own raku firing for the tardigrade, etc. This series also integrates three of the protected species present in the Regional Nature Reserve of the Gorges du Gardon: Speotrechus mayeti vardonensis, Elenophorus collaris and a pseudoscorpion.