Exposition “Bêtes curieuses” // Abbaye de l’Escaladieu // 3 juillet > 19 décembre 2021

L’abbaye de l’Escaladieu est ouverte du lundi au dimanche, de 10h à 18h15
https://www.abbaye-escaladieu.com

A propos de la série “Bestiaire d’amour” créée pour l’exposition

Cette série de sculptures trouve son inspiration dans les bestiaires médiévaux. Leur iconographie foisonnante figure le monde animal non pas d’un point de vue naturaliste mais à travers la dimension symbolique qu’il incarne. Il ne s’agit pas ici de tirer des propriétés des animaux un enseignement moral ou religieux, mais plutôt d’y voir une réflexion sur l’amour.

Des couples que tout oppose selon la symbolique médiévale s’étreignent et s’aiment jusqu’à se dévorer, ou se dévorent jusqu’à s’aimer… Leur esthétique emprunte à la fantaisie déliée des réprésentations médiévales, faites de courbes, de torsions impossibles, et peuplées de créatures loufoques.

Chaque couple fait référence à des histoires empruntées aux bestiaires du Moyen Âge et mettent en scène cette dualité symbolique : le cerf, mordu par le serpent, cherche une source où apaiser sa soif. À l’instar de ce dernier, l’unicorne, symbole de pureté dont la forte dimension sexuelle est souvent passée sous silence, transperce le bouc de sa longue corne…
La grue, quant à elle, tient entre ses pattes un oeuf censé alerter les siens du danger, et pourtant s’abandonne totalement à la menace ;
La figure hybride de l’éléphant enlaçant le dragon emprunte aux “drôleries” qui peuplent les marges des manuscrits médiévaux.
Le goupil rusé fait le mort, la langue pendante et la pose lascive, puis laisse les oiseaux s’approcher de sa gueule béante pour s’emparer soudain de l’un d’eux et le dévorer.
L’union contre-nature de la lionne et du pard engendre un animal fourbe et cruel : le léopard.
Enfin, le chat et le hérisson sont des êtres avaricieux. Ce dernier profite de la nuit pour transporter les fruits qu’il a volé jusqu’à son terrier grâce à ses piquants. Le chat, lui aussi adepte des plaisirs solitaires, et souvent représenté faisant des contorsions pour se lécher.

L’union de ces couples impossibles crée une poétique de l’étreinte, un langage du mouvement. À une période où le contact physique est synonyme de menace, où l’on impose la distanciation sociale, ce bestiaire d’amour est une ode au plaisir charnel. Il invite le spectateur à abandonner son regard à cette danse hypnotique.

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